Les 4 saisons


« Hello » Huile, résine sur toile 117×81 cm
« Mon(K)ey » Huile sur toile 100×72,5 cm
« Le flash » Huile, acrylique sur toile 100×100 cm
« Burning Autumn ». Huile, acrylique, spray paint sur toile 117×81 cm

Autour de la table(au) tour de la table

M’inspirant du mouvement supports/surfaces, je suis parti de la déconstruction du tableau en révélant ses constituants (châssis, toile, peinture).
Tout en sachant qu’un objet exposé est une représentation de lui même et devient une image, j’ai incorporé des signes peints, des objets et textures (couverts, nappes, tabourets) dans un dialogue intrinsèque entre l’image et la matérialité.
La table devient tableau et le tableau table dans son déplacement de l’horizontal (au moment du processus) a la verticale (à l’accrochage au mur).
L’image et la matérialité du support fonctionnent comme une tautologie.


Détail tabourets, châssis, acrylique sur toile 190x190x80 cm
« autourdelatableau« 114×146 cm acrylique sur toile
« autourdelatableau«  97×135 cm acrylique sur toile
« autourdelatableau » 160×220 cm acrylique sur nappe ouate cellulosique.
« autourdelatableau » 130×200 cm acrylique sur nappe polyester

« 100% tournesol, Vincent n’est pas dans son assiette » 136×192 cm toile cirée, couture

AutoPsy

« Je me suis, dit l’initié, approché des confins de la mort, ayant foulé aux pieds le seuil de Proserpine; j’en suis revenu à travers tous les éléments. Ensuite j’ai vu paraître une lumière brillante, et me suis trouvé en présence des dieux. »  

C'était là l'autopsie. L'apocalypse de Jean en est un exemple. Dupuis, Abr. de l'Origine de tous les cultes,1796, p. 502. . Démarche mystique qui (en partic. selon les Grecs) permettait de contempler les dieux et de participer à leur puissance .

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Arnold BocklinSpectateur nécessairement anachronique d’œuvres créées plusieurs dizaines ou centaines d’années auparavant, mon attention fut captée, lors d’une visite au musée du Louvre, par la puissance des regards surgissant notamment de certains autoportraits.

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Jean Siméon Chardin

Abolissant le temps et la distance, ils installaient entre eux et le visiteur que j’étais, ici et maintenant, un jeu de miroir faisant écho à la figure même du peintre, s’inspirant de son propre reflet pour mieux se représenter.

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Raphaël

Nombre d’artistes ont, au fil des époques, utilisé l’autoportrait pour se dévoiler, se révéler, mais aussi se transformer, se déformer, se réinventer en se situant hors du temps.

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Albrecht Dürer

M’inscrivant dans une démarche similaire, j’ai cherché à mon tour, en utilisant les outils numériques actuels, à entrer dans ce jeu de « ping pong » artistique entre regardant et regardé.

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Edgar Degas

Je me suis, pour ce faire, photographié dans la posture exacte de modèles extraits de mon musée idéal de l’histoire de l’art, m’attachant à reproduire leur attitude et l’angle de la lumière, modifiant mon nez, mes joues, mes yeux, la forme de mon visage, pour les incarner avec le plus de précision possible, au point de pouvoir déposer ma peau virtuelle sur la leur et au final placer le miroir en miroir, en une sorte de mise en abyme infinie, me glissant ainsi picturalement dans la brèche du temps.

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Giorgione David

Entre acteur et spectateur, sujet et objet, hier et aujourd’hui, soi et l’autre, les limites s’estompaient ainsi, au profit d’un continuum troublant…

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Hans Baldung

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Gian Lorenzo Bernini

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Nicolas Poussin

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Pablo Picasso

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Rembrandt

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Vincent van Gogh

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Piet Mondrian

Frédéric Rillardon  2006

Trophées

« De nature éduquée »

Trophée installation

Depuis le néolithique, les relations entre les sociétés humaines et la nature qui les entoure sont placées sous le signe d’une volonté permanente de maîtrise, de domination.

Devenus, grâce aux progrès des sciences et des techniques, « comme maîtres et possesseurs de la nature », pour reprendre la formule chère à Descartes, les hommes n’ont eu de cesse de poursuivre leur rêve de toute-puissance, au point que la tentation est grande aujourd’hui d’utiliser les possibilités offertes par les biotechnologies pour aller vers un « homme augmenté », un sur-humain aux potentialités décuplées.

Sans relâche, l’homme a travaillé à s’extraire de la nature, pour la surplomber avec une certaine arrogance.

Symbole de cet homme pressé et dominateur, l’automobiliste n’entretient avec la nature qu’une relation lointaine et utilitariste. Seuls les panneaux routiers lui rappellent occasionnellement la présence alentours d’animaux, sauvages ou domestiques, avec lesquels une « rencontre » fortuite pourrait être dommageable. Nature: attention,  danger !

Dans cette série, à mi-chemin entre le trophée de chasse et le portrait l’homme est placé sous le regard interrogateur de cette nature qu’il n’a cessé de mettre à distance, jusqu’à oublier qu’il en faisait partie intégrante.

En redonnant aux animaux stylisés sur les panneaux routiers une identité, une singularité, en les faisant passer du noir à la couleur, pour ne pas dire de l’ombre à la lumière, Frédéric Rillardon a souhaité inviter à une réflexion sur les risques de « sortie de route » auxquels l’humanité s’expose en poursuivant inlassablement sa quête de performance…

Laurence CACAUD 2017

Couleurs à l’huile diluable à l’eau sur panneaux routier dimensions variables