Femmes sans visage, réduites à un corps érotisé, dévoilé par la transparence faussement couvrante de la dentelle…
Femmes sans regard, sans autre identité que le prénom choisi par l’artiste pour intituler l’œuvre produite…
Frédéric Rillardon nous livre, avec Moucharabieh, une série de toiles qui, réinterprétant les codes de la publicité, nous invitent à une réflexion sur la perception et la représentation du corps féminin dans les sociétés modernes.

Bien loin des standards de la Grèce antique, dans lesquels la beauté physique figurait celle de l’esprit, de la Vénus du Titien, tout en langueur et en sensualité, de la nudité voluptueuse et impudique de l’Odalisque de Boucher ou de l’audacieuse Origine du monde de Courbet, il met en scène un corps féminin devenu objet : objet publicitaire, objet de revendication, que l’on exhibe ou que l’on dissimule.
L’utilisation d’un support tendu de dentelle, sur lequel il applique une peinture acrylique, lui permet de créer des effets de matière révélant les vides et les pleins d’une étoffe qui cache et révèle, voile et dévoile, à l’image d’une société qui, tout en magnifiant le corps, l’instrumentalise.
Ces toiles nous renvoient l’image d’un monde bipolaire, qui tantôt couvre le corps féminin jusqu’à l’effacer, tantôt utilise la nudité à des fins mercantiles en l’hypersexualisant.
Dans tous les cas, cela interroge le regard posé sur la place des femmes dans la société et soulève une certaine ambiguïté, y compris peut-être dans la démarche même de l’artiste, qui entend dénoncer une tendance dont il utilise pourtant les codes
Laurence Cacaud




































Une vrai claque. Quels sont leave techniques utilisés ?
Une vrai claque !
Quelles sont les techniques qui ont été utilisées ?
Penser la place de la femme dans la société, Penser une place, Penser sa place, voilà autant de suggestions qui émanent de ces tableaux et des mots qui les accompagnent. Penser sa place dans une société est-il une des étapes pour que l’être humain puisse la trouver? Cette recherche de sens nous conduit aussi à une biporalité, celle de la psyché néanmoins essentielle : » je trouve ma place dans la société, donc je la cherche comme les autres et pourtant je suis différent des autres » . Cette quête permettrait de se construire à partir de sa propre singularité mais aussi dans la rencontre à l’Autre.
Ainsi, le corps et la psyché ne sont pas séparables pour penser la femmes, et les êtres humains en général. Réduire le corps à un produit risque de gommer la singularité de chacun , mais aussi construire le postulat que le corps indépendant de la psyché suffit pour exister et inversement.
Le monde dit « moderne » procure une certaine paradoxalité comme celle exprimée dans ces toiles. Il nous pousse vers une » une pensée schizophrène » mais qui peut se sublimer, se transformer par la création.
Penser la femme, ne serait-ce pas aussi la « panser » de ses blessures, « la guérir » de toute cette marchandisation du corps, « prendre soin » d’elle dans sa globalité et non comme femme objet.